Faire célébrer des Messes

« Le Christ ayant passé de ce monde au Père, nous donne dans l’Eucharistie le gage de la gloire auprès de Lui : la participation au Saint Sacrifice nous identifie avec son Cœur, soutient nos forces au long du pèlerinage de cette vie, nous fait souhaiter la Vie éternelle et nous unit déjà à l’Église du Ciel, à la Sainte Vierge Marie et à tous les Saints. » (Catéchisme de l’Eglise catholique n°1419)

Saint François de Sales nous parle de la Messe

« Le très saint, sacré et très souverain Sacrifice et Sacrement de la Messe, écrivait saint François de Sales, est le soleil des exercices spirituels, le centre de la religion chrétienne, cœur de la dévotion, âme de la piété », c’est « le mystère ineffable qui comprend l’abîme de la charité divine, et par lequel Dieu, s’appliquant réellement à nous, nous communique magnifiquement ses dons et faveurs ».

À quelles fins le Saint Sacrifice de la Messe est-il célébré ?

Chaque Messe est célébrée expressément et principalement pour la gloire de Dieu et pour toute l’Église : le Pape, les évêques, les prêtres, les fidèles vivants et défunts, et pour le salut du monde. C’est le fruit général du Sacrifice eucharistique, qui accroît les trésors de la communion des saints.

Les intentions particulières

Depuis des temps immémoriaux, les fidèles ont coutume de demander au prêtre à ce que la Sainte Messe soit célébrée à telle ou telle intention plus particulière.

Le prêtre applique ainsi en même temps la valeur infinie du Saint-Sacrifice du Christ à l’intention demandée. Le sacrement produit alors un fruit spécial qui s’applique au bénéficiaire de l’intention et à son bienfaiteur.

Ainsi, un fidèle demandera à ce que le Saint Sacrifice soit célébré en l’honneur de tel mystère pour lequel il nourrit une dévotion particulière ; un autre fera célébrer une Messe en action de grâce pour un bienfait reçu de Dieu. Le plus souvent, on fera célébrer des Messes pour le repos de l’âme des fidèles défunts. Enfin, de même que le chrétien se tourne naturellement vers Dieu pour Lui demander son aide dans telle épreuve ou telle affaire importante concernant sa famille ou son travail, de même, il le fait parfois en demandant au prêtre d’offrir le Saint Sacrifice à cette intention.

Ces intentions particulières recoupent toujours d’une façon ou d’une autre les quatre fins de la Messe :
– honorer Dieu,
– Le remercier de ses bienfaits,
– expier nos péchés,
– Lui demander sa grâce.

La pratique de l’offrande

Cette demande particulière s’accompagne ordinairement d’une offrande dont l’origine semble remonter à l’ancienne coutume d’après laquelle, au moment de l’offertoire, les fidèles qui participaient à la Messe apportaient les dons nécessaires à la célébration.

Cette offrande de Messe n’est pas, bien évidemment, le ‘prix’ de la Messe. La grâce spirituelle du sacrement ne peut s’estimer à prix d’argent : elle est d’une valeur infinie.

À quoi correspond alors cette offrande ?

Cette pratique constitue d’abord un témoignage privilégié du don intérieur des fidèles et de la participation plus étroite au Sacrifice du Sauveur en Croix (cf Pie VI, bulle « Auctorem fidei »). L’offrande d’une messe est donc un moyen privilégié d’exercer le sacerdoce commun des fidèles reçu au baptême. Si le fidèle qui offre l’intention de messe peut aussi participer à la messe ou s’y unir d’intention le jour où elle est célébrée, il s’unit lui-même plus intensément encore au Sacrifice rédempteur.

Ensuite, Saint Thomas d’Aquin explique que « les sacrements sont dispensés par les ministres de l’Église, à l’entretien desquels le peuple doit subvenir ». Offrir une Messe n’est donc pas donner de l’argent en échange de la grâce spirituelle du sacrement, mais c’est une façon de participer aux besoins matériels des prêtres. Comme le dit le droit de l’Église : « Les fidèles qui donnent une offrande pour que la Messe soit appliquée à leur intention contribuent au bien de l’Église et participent par cette offrande à son souci pour le soutien de ses ministres et de ses œuvres » (C.I.C. n°946).

Que donner ?

L’Église entoure cette pratique d’une législation précise.
En France, la Conférence épiscopale propose, à titre indicatif, pour une Messe, l’offrande de 18 €. Si un fidèle n’en a pas les moyens et que son offrande est moindre, le prêtre célébrera cependant la Sainte Messe à l’intention confiée.

Un fidèle peut aussi demander la célébration d’une neuvaine de Messes, le Saint Sacrifice sera alors offert neuf jours consécutifs à l’intention demandée. L’offrande proposée pour une neuvaine est de 180 €.

Enfin, il est une ancienne tradition remontant à saint Grégoire le Grand par laquelle la Sainte Messe est célébrée trente jours de suite pour le repos de l’âme d’un défunt. C’est ce qu’on appelle un trentain grégorien. L’offrande proposée pour un trentain s’élève à 580 €.